- ésotérique
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• 1752; gr. esôterikos « de l'intérieur », de esô « au-dedans »1 ♦ Philos. Se dit de l'enseignement qui, dans certaines écoles de la Grèce antique et à l'usage de disciples particulièrement qualifiés, complétait et approfondissait la doctrine. La doctrine ésotérique de Pythagore.♢ Par ext. Se dit de toute doctrine ou connaissance qui se transmet par tradition orale à des adeptes qualifiés. ⇒ initiatique, occulte. Les Mystères d'Éleusis étaient de nature ésotérique. Les données ésotériques de la Kabbale.2 ♦ (1890) Cour. Dont le sens est caché, réservé à des initiés. ⇒ abscons, cabalistique, hermétique, obscur, 1. secret, sibyllin. La poésie ésotérique de Maurice Scève. Le savant « quand il a pu découvrir une vérité [...] doit s'efforcer de l'exprimer non point dans un langage ésotérique, intelligible aux seuls initiés, mais dans le langage de tous » (Duhamel).⊗ CONTR. Exotérique, profane. Clair, simple.Synonymes :- abscons- abstrus- hermétique- mystérieux- sibyllinContraires :- clairSynonymes :ésotériqueadj.d1./d Se dit d'une doctrine, d'un enseignement réservé aux seuls initiés.—Ant. exotérique.d2./d Cour. Difficile à comprendre, obscur pour qui n'est pas initié. Un poète ésotérique.⇒ÉSOTÉRIQUE, adj.A.— PHILOS. [En parlant de l'enseign. philos.] Qui est réservé aux seuls initiés. Doctrine ésotérique de Platon (cf. P. LEROUX, Humanité, t. 2, 1840, p. 382).B.— P. ext. [En parlant d'un comportement, d'une œuvre ou d'un aut.] Accessible à un cercle restreint d'auditeurs, d'accès difficile. Poésie ésotérique. J'avais rencontré, dans un immense salon plein d'objets d'art, Jean Baruzi et son frère Joseph, auteur d'un livre ésotérique (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 262).Rem. La docum. atteste a) Ésotériquement, adv. rare. Secrètement. L'autre ne devait-il pas être plus particulièrement un docteur (...); plus occupé d'ailleurs de posséder ésotériquement la vérité que de la répandre (...)? (P. LEROUX, op. cit., p. 835). b) Ésotériser (s'), verbe pronom. Demeurer secret. J'ai le sentiment écœurant d'ailleurs que ce serait, dans cette lettre mystérieuse, « encore la même chose. » Même sous l'enveloppe elle ne s'ésotérise qu'extérieurement (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 98).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1752 ezotérique (Trév. Suppl.). Empr. au gr.
« de l'intérieur, de l'intimité; réservé aux seuls adeptes ». Fréq. abs. littér. :61. Bbg. QUEM. DDL t. 1.
ésotérique [ezɔteʀik] adj.ÉTYM. 1752, ézotérique; grec esôterikos « de l'intérieur, réservé aux seuls adeptes », de esôteros « plus intime », de esô « au-dedans ».❖1 Philos. Se dit de l'enseignement oral ou écrit qui, dans certaines écoles de la Grèce antique et à l'usage de disciples particulièrement qualifiés, complétait et approfondissait la doctrine. ⇒ Acroamatique. || L'enseignement, les livres ésotériques d'Aristote. || La doctrine ésotérique de Pythagore.♦ Par ext. Se dit de connaissances qui se transmettent par tradition orale à des adeptes qualifiés (ou initiés). ⇒ Occulte. || Les Mystères d'Éleusis étaient de nature ésotérique. || Les données ésotériques de la Cabale. ⇒ Cabalistique. || Les gnostiques professaient une interprétation ésotérique des dogmes chrétiens. ⇒ Gnose.1 Ceux-ci (les commentateurs) s'accordent généralement à reconnaître, sous le sens littéral du récit poétique (de Dante), un sens philosophique, ou plutôt philosophico-théologique, et aussi un sens politique et social; mais, avec le sens littéral lui-même, cela ne fait encore que trois, et Dante nous avertit d'en chercher quatre; quel est le quatrième ? Pour nous, ce ne peut être qu'un sens proprement initiatique, et auquel se rattachent de multiples données qui, sans être toutes d'ordre purement métaphysique, présentent également un caractère ésotérique.René Guénon, l'Ésotérisme de Dante, I.2 (1890). Cour. Obscur, incompréhensible, réservé à des initiés. ⇒ Abscons, hermétique, obscur, secret, sibyllin. || Un langage, un mot ésotérique (→ Cénacle, cit. 3). || La poésie ésotérique de Maurice Scève.2 Il m'arrive parfois de penser que si j'avais alors, ou quelque peu plus tard, exposé mon sentiment sur ce problème en vingt pages de style ésotérique, je serais aujourd'hui, par nombre de philosophes, salué comme un précurseur.G. Duhamel, la Pesée des âmes, V, p. 114.3 Comme Charles Nicolle dont il avait été l'ami, Périot pensait que le savant, quand il a pu découvrir une vérité, maîtriser ce qu'il tient pour une vérité, doit s'efforcer de l'exprimer non point dans un langage ésotérique, intelligible aux seuls initiés, mais dans le langage de tous, comme avaient fait Pasteur et Claude Bernard, et que l'avenir de la science, le salut de la science étaient au prix d'un tel effort.G. Duhamel, le Voyage de Patrice Périot, XII, p. 217.❖CONTR. Exotérique, profane. — Clair, simple.DÉR. Ésotériquement, ésotérisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.